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La littérature, c'est chaud. Contexte : la lettre 161 des lettres persanes, dernière lettre, celle où Roxane annonce à son époux qu'elle l'a trompé, qu'elle a buté ses eunuques et qu'il pourra même pas la punir parce que juste en écrivant, elle vient de s'empoisonner. (IE : "le meilleur "Fuck you, mec" de la littérature selon l'une de mes collègues chéries) D'habitude, je décris la vie de Roxane au sérail, je dis qu'elle est très jeune, je dis qu'on voit qu'elle subit son mari au plumard (pas comme ça, mais je le dis), je montre qu'elle n'a droit à rien sauf à être l'objet d'Usbek. Et d'habitude, je demande aux élèves s'ils comprennent son geste. Et là, c'est souvent mitigé. Mais là, non, j'ai pas fait ça. J'ai dit : "Voilà, vous êtes tous Roxane. Mettez vous dans ses chaussures, on vous marie de force, on vous (insérez ici un euphémisme poli pour viol conjugal répété des années durant), vous n'avez droit à rien, sauf faire plaisir au violeur..." Lui1 : -- Nous aussi, on est Roxanne ? Moi : -- Oui, toi, lui, lui et lui et encore lui, comme les filles, vous êtes Roxane. Lui1 : -- Ok. Moi : -- Vous trompez Usbek ? Vous assassinez des gens ? La classe : -- OUI (S'ensuit un brouhaha, où quelques enthousiastes parlent même de faire exploser le sérail ^^) Moi (constat) : -- Elle vous choque, cette lettre. Elle1 : -- Ben oui, c'est hyper choquant. Ce que je dis pas, c'est que d'habitude, jusqu'à très récemment, les classes étaient toujours partagées. Dans la pitié de Roxane, oui, mais dans le "oui mais l'adultère c'est mal" (le meurtre ils s'en foutent toujours un peu me demandez pas pourquoi ^^) y'a du mieux, trouvé je, y'a du mieux. Et c'est pas forcément parce que j'ai changé de braquet. Lui1 : -- La grande littérature, c'est chaud patate, quand même. Yep ^^
Chaque fois que Polanski JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que David Hamilton JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Cloclo JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Picasso JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Gauguin JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Balthus JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Vivès JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Matzneff JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Cantat JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Depardieu JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que PPDA JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Woody Allen JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que Luc Besson JE SERAI SALE CONNE Chaque fois que DSK JE SERAI SALE CONNE CONNE SALE CONNE JE SERAI Je ne te laisserai pas oublier JE SERAI là JE SERAI là, Sale Conne Et je t'emmerde
Spé dédicaces aux mansplainneurs de la BD Quand, face à un acte militant, ton unique ou première réaction c’est de te fixer sur un mot militant, (inclusif, féministe, ou le bon vieux caca woke ) en expliquant gravement que ça brouille l’écoute et que « c’est nuisible à la cause », y a un moment où faut arrêter les conneries. C’est pas l’écoute que ça brouille. C’est TES COUILLES que ça broute. Parce qu’en vrai, la cause elle-même t’emmerde. Elle te met mal à l’aise, elle t’oblige à te positionner, et t’as pas envie. Alors tu fais diversion : tu chipotes sur le vocabulaire, tu te déguises en dircom, tu fais mine de vouloir aider. Et quand, en plus, t’es un mec et que tu passes ton temps à expliquer à des putrins d'AUTRICES quels mots elles devraient employer pour être audibles… on n’est même plus dans le débat d’idées. On est dans le mansplaining premium. Qui t’a demandé ton cours de lexique, Coco ? T’es prof de quoi, exactement, à part de recadrage paternaliste ? C’est simple, basique : si la cause t’importait, tu la soutiendrais, même quand elle te dérange aux entournures. Tu n’ouvrirais pas ton clapet au premier mot qui grince, justement pour PAS lui NUIRE à la cause, en la noyant sous des arguties lexicales. Mais comme tu t’en branles en chœur et en cadence, tu préfères expliquer comment les autres devraient parler, plutôt que d’assumer ce qui t’importe VRAIMENT, c’est de reprendre la main. On est dans le réflexe de domination classique, quand la parole ne t’appartient pas, tu tentes de la recadrer. Bref, tu ne veux ni écouter ni soutenir. Tu veux reprendre le micro.
Un truc que j’adore*, ce sont ces pays qui prétendent interdire la « promotion de l’homosexualité ou de la transidentité. » PRO. MO. TION. Comme si c’était… un produit ménager, ou un meuble en kit. Genre, un dimanche, tu vas chez Ikéa (ou Castorama) et juste avant les boulettes de saumon à la sauce aux airelles, récompense ultime de cellui qui a erré, l’œil vide entre des kilomètres de rayons péroxydés semés de gremlins (les enfants des autres) et de démon.e.s hargneureuses (les autres), oui, là, y’a un panneau qui dit : — Madame, Monsieur, bonjour personne encore en phase de téléchargement identitaire, BONJOUR ! Aujourd’hui , promo du siècle ! THE méga-pack Homosexualité XXL senteur thé vert, garanti sans parabènes, avec tête de pulvérisateur anti-macho toxique. Une pulvérisation et bim : le l’oncle Gérard se met à parler avec des mains pleines de bagouzes gothiques et à refaire toute la déco du salon dans une gamme bleu pastel texturé façon bordel de Pompéï. (Oui parce que quand t’es queer, t'es woko-écolo bobo déco, c’est pas moi qui fait les règles) Ils doivent pensent que ça se propage comme une gastro au buffet à volonté, que si tu passes devant une affiche Pride, tu repars avec un piercing, trois pronoms et une passion botanico-mystique pour les succulentes. Les ficus deviennent ta religion. Tu communies en aloe vera. Mais QUI leur a expliqué le fonctionnement de la sexualité ? ET/OU de l’identité de genre ? Un pélican bourré qui confond reproduction, origami et abonnement téléphonique ? Et puis cette flipette ultime : “Si on en parle, les enfants vont le devenir !” Mais oui, évidemment. Ah mais oui, tout à fait. Bien sûr. Parce qu’on a expliqué la tectonique des plaques et PERSONNE n’est devenu continent. On a décrit la parthénogénèse: PERSONNE n’a tenté de devenir phasme. Mais c’est bien connu : un documentaire Arte sur l’identité non-binaire, et boum, toute la classe se met à s'esbaudir par photosynthèse et à porter du velours côtelé vert bouteille avec des écharpes en soie sauvage mordorée. Non mais imagine vraiment que ça marche par promotion : — Chérie, j’hésite : ils font le pack “pansexuel + deux mascottes pangolins kawaii”, et y a un code promo “PRIDE2026”… Tu penses que je deviens genderfluid avant Noël ou j’attends les soldes ? Ou — Alors je vais prendre homo, cuisson saignante, sauce spicy Ah, vous n’avez plus bi du jour ? Tant pis, je prendrai queer avec supplément glitter. Sérieusement : On ne peut pas promouvoir ce qui n’est pas un choix. Si parler de quelque chose le fait apparaître, alors je propose qu’on interdise la promotion de la connerie, parce que clairement, c’est la seule idéologie qui se reproduit par simple exposition visuelle. Et on ne peut pas choisir son orientation, sinon croyez-moi, y a longtemps que j’aurais pris l’option “mâle hétéro cis blanc, riche, sans troubles anxieux, livré avec villa et chien hypoallergénique”. Sauf que non. C’est pas un abonnement Netflix. Mais si vous y tenez je propose un label : AOC, Appellation d’Orientation Contrôlée. Contrôlée par quoi ? Par le ministère des caves où vieillissent les lois moisies. “Orientation affinée trois ans en cave politique, croûte arc-en-ciel, goût noisette.” Contrôle obligatoire par agents en blouse : PCR du cœur, écouvillon dans les émotions, flashcode dans l’âme. Si l’aiguille penche vers la gauche : “Ça y est, on l’a perdu, il a regardé Drag Race sans casque.” Et après, t’imagines les spots de pub interdits : “Ce soir sur vos écrans : INFILTRATION GAY – ils étaient quatre potes hétéros, après une raclette à la fêta vegan, tout a basculé.” Ou la pub type Danette : “Quand y’en a pour deux, y’en a pour toutes les identités – Danette fluidity.” Et puis soyons logiques : Si l’orientation fonctionnait par promo, je vous jure qu’on serait tous pansexuels platinum premium avec extensions illimitées, parce que franchement, l’hétérosexualité standard, sans option, avec bugs, virus patriarcaux préinstallés, et mises à jour jamais livrées… C’est pas la version Deluxe. Ça c’est Windows 95 en slip. Et si vraiment ça marchait par influence, les hétéros seraient minoritaires depuis Céline Dion, Freddie Mercury et la cérémonie d'ouverture des JO de n’importe quoi. Moi, je dis , ça se tente. * (En fait, non pas vraiment hein ?)
Rowling roule contre les trans énième Rowling, c’est un peu comme ces vieilles voitures qui calaient jadis au démarrage : ça part dans un cahot, ça tousse, mais ça finit toujours par filer droit dans le décor. Ou alors c'est Christine, on sait pas. (Pardon Stephen King) Mais revoyons le film : Été 2020, elle dégaine un tweet façon blague de vestiaire de sixième. Un article parlait de « personnes qui ont leurs règles » ? Vite, un bon mot : « wumben, wimpund, woomud ». Du Feydeau sans Feydeau, du Shakespeare sans pentamètre iambique. Standing ovation chez les “gender critical”, malaise généralisé partout ailleurs, chez les gens qui respectent les autres gens. Comme ça ne suffisait pas, elle a pondu un manifeste de 3 500 mots, habillé en plaidoyer raisonnable. Ou on trouve quasiment à toutes les pages l’anaphore prétéritionnelle putride habituelle « je n’ai rien contre les trans, mais… » (J’ignore si elle dit qu’elle a même des amis trans) (Elle doit confondre avec ses champignons). Puis on déroule le missel : l’autodétermination de genre serait la porte d’entrée pour des floppées de violeurs en série qui n’attendaient que la clé des vestiaires. Oui, un changement d’état civil, et blaaaf, invasion de pervers. Les toilettes publiques transformées en Mordor. Et pour donner du poids à son sermon, Rowling brandit son vécu de victime : « si je souffre, tout le monde doit trembler ». Arme rhétorique imparable pour faire taire les contradicteurs, mais diablement pratique pour torpiller des droits qui ne la concernent pas. Chaque croisade a ses saintes martyres : la sienne s’appelle Maya Forstater, virée pour avoir clamé que « le sexe est réel » (merci Sherlock, on n’avait pas remarqué), et Magdalen Berns, youtubeuse au répertoire digne d’un café du commerce : « les femmes trans sont des hommes ». Rowling les pare d’auréoles comme on canonise des pandas en voie de disparitions. Comme elle aime le roman noir, sous son pseudo Robert Galbraith (Hin ? un pseudo de mec ? ^^) elle nous sort l’éternel croquemitaine : un serial killer en travesti. Le fantasme transphobe qu’on nous ressert jusqu’à la nausée depuis le silence des agneaux (à quand le serial killer mascu, non parce que celui-là, j’y crois) recyclé comme une vieille intrigue de Thomas Harris : l’homme sous la robe, danger garanti. Quant au pseudo, quelle divine coïncidence qu’il soit celui d’un psychiatre fanatique des thérapies de conversion. Mais voyons, malheureux que vous êtes, ne cherchez pas de symbole, c’est un hasard, un pur hasard. Lacan, espèce de putois jaune lâche mon manteau et cesse de ricaner ! Depuis, elle ne lâche pas le mégaphone : hourras aux associations qui virent les trans du LGBT, procès en sorcellerie contre les bloqueurs de puberté (rebaptisés par elle « mutilation chimique »), et sermons hebdomadaires expliquant qu’on a bien le droit de ne « pas croire » aux identités trans. Comme si l’identité de quelqu’un était une religion facultative, un Père Noël dont on peut rire. Et pour passer des mots aux actes, Rowling a même sorti le chéquier : 40 000 livres versés à For Women Scotland, association militante à l’origine du Women and Equalities Act, texte pensé pour rogner encore un peu plus les droits des personnes trans au Royaume-Uni. Mais attention, elle n’est pas transphobe. Elle est rationnelle. Courageuse. Visionnaire. Surtout, elle adore s’écouter rouler des mécaniques. Ainsi, Rowling ne s’est pas contentée de quelques tweets de travers alors qu'elle était seule et beurrée au champagne caviar, . Elle a embrassé la chapelle « gender critical » avec la ferveur d’un moine-soldat, recyclant les clichés à la pelle, sanctifiant ses héroïnes de bazar et donnant une caution chic à des idées qui, sans elle, moisiraient encore sur des forums boueux et les pierres gluantes de sous lesquelles elles n’auraient jamais du suinter. Et ça continue, encore et encore : Rowling roule contre les trans. Et vu son carburant, elle est pas prête de tomber en panne sèche. Vous vous en foutez ? Bin ça se voit, des fois. Par exemple quand vous acceptez de côtoyer une expo Harry Potter.