« Tu as Ă©tĂ© courageuse dâaccoucher Ă la maison. »
Câest une phrase quâon me dit souvent et presque toujours aprĂšs avoir appris que jâavais dĂ©jĂ vĂ©cu une cĂ©sarienne. Ă chaque fois, elle me laisse pourtant un peu perplexe.
Je ne me suis jamais sentie particuliĂšrement courageuse. Au contraire, jâavais peur. Peur dâaller Ă la maternitĂ©, peur de ne pas rĂ©ussir Ă refuser la pĂ©ridurale, peur de ne pas rĂ©ussir Ă faire entendre mes choix, peur dâĂȘtre bousculĂ©e ou de ne pas ĂȘtre respectĂ©e. Peur de la cascade dâinterventions. Peur de revivre une cĂ©sarienne.
MĂȘme en enfantant Ă la maison, dans un cadre pourtant choisi et prĂ©parĂ©, jâai doutĂ©. Jâai dĂ©sespĂ©rĂ©. Jâai demandĂ© Ă partir Ă la maternitĂ©. Jâai demandĂ© la pĂ©ridurale. Ce qui mâa aidĂ©e Ă traverser ces moments-lĂ nâavait rien dâhĂ©roĂŻque : une sage-femme qui mâa ramenĂ©e au rĂ©el avec calme et luciditĂ© ("si on fait ça, tu vas sĂ»rement accoucher sur la route") et mon mari qui mâa proposĂ© tout simplement de manger pour reprendre des forces.
Alors quand on me parle de courage, je crois quâon se trompe souvent dâendroit.
Pour moi, le courage immense est chez les femmes qui partent Ă la maternitĂ© avec un projet dâenfantement physiologique, chez celles qui arrivent Ă dire non Ă une pĂ©ridurale pourtant disponible et rĂ©guliĂšrement proposĂ©e, chez les couples qui tiennent face Ă une Ă©quipe mĂ©dicale qui ne soutient pas leur projet de naissance. Il est aussi chez celles et ceux qui parviennent Ă Ă©viter la cascade dâinterventions, ou Ă sâen extraire malgrĂ© tout.
Le courage nâest ni un lieu, ni une mĂ©thode, ni une performance. Câest rester actrice de ses choix, mĂȘme quand la peur est lĂ - et parfois prĂ©cisĂ©ment parce quâelle est lĂ .
â
Je suis Susana, doula, et jâaccompagne les femmes et les couples Ă reprendre leur place, leur voix et leur pouvoir de dĂ©cision, quel que soit le lieu de naissance.
#doula #enfantement #projetdenaissance #choixéclairés #autonomie #respectdelafemme #parentalité #accompagnement #naissance
Susana âš Doula
Susana âš Doula
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Maman de đ et de âïž
â€ïž AAD, placenta, allaitement
đ§ CrĂ©atrice de Gardiens de la Naissance
Il sâest fondu en larmes devant moi. De vrais sanglots, comme un enfant. Et moi je suis restĂ©e complĂštement immobile, paralysĂ©e par la surprise.
Quelques jours plus tĂŽt, je lui avais parlĂ© de Gardiens de la Naissance. Je cherchais des tĂ©moignages de pĂšres. Il mâa recontactĂ©e immĂ©diatement, sans que jâaie besoin de le relancer. Je pensais quâil avait envie de partager une expĂ©rience positive, tellement il avait lâair volontaire.
Et puis, en plein milieu de lâentretien, il sâeffondre. Il me demande dâarrĂȘter lâenregistrement. Je ne comprends pas ce qui remonte en lui, il venait de me raconter la naissance de ses filles, comment sa femme avait Ă©tĂ© incroyable.
Il fini par me raconter que le post-partum de sa deuxiĂšme fille a Ă©tĂ© le moment le plus traumatique de sa vie. Sa partenaire a dĂ©veloppĂ© une psychose, mais le diagnostic a mis du temps Ă ĂȘtre posĂ©. Pendant des semaines, il a vĂ©cu dans une confusion totale, sans soutien, sans comprendre ce qui se passait. Il sâest senti dĂ©muni, incapable dâaider, incapable de rassurer sa fille et de protĂ©ger son bĂ©bĂ©.
Le tout sâest terminĂ© par un divorce trĂšs violent dans sa rapiditĂ©. Aujourdâhui encore, il nâose pas sâapprocher de son ex-femme : la panique remonte immĂ©diatement.
Il a honte. Un pĂšre doit âtenirâ, âprotĂ©gerâ, âĂȘtre fortâ. Il me cite mĂȘme des statistiques sur lâimpact du divorce sur les enfants - comme pour justifier rationnellement un Ă©chec qui nâest pourtant pas le sien.
Je lui ai dit quâil avait fait de son mieux. Qu'il portait trop. Et qu'il est un papa incroyable, que chaque weekend je me sens coupable tellement je le vois plus disponible et joyeux que moi pour ses filles. CinĂ©ma, piscine, vĂ©lo, skate⊠ils ont toujours plein d'activitĂ©s sympas programmĂ©es, alors que pour moi amener les enfants au marchĂ© et Ă la bibliothĂšque, c'est dĂ©jĂ beaucoup.
Et lĂ , quelque chose sâest relĂąchĂ© en lui. Il sâest senti moins seul. Et il a senti qu'on reconnaissait tous ses efforts pour compenser le divorce face Ă ses filles.
Câest aussi pour cela que jâai créé Gardiens de la Naissance. Parce qu'aujourd'hui c'est un vrai dĂ©fi d'ĂȘtre pĂšre dans une sociĂ©tĂ© oĂč il n'y a plus vraiment de village de soutien. OĂč les pĂšres peuvent se retrouver dĂ©munis, incapables de soutenir seuls leur partenaire.
Le podcast sort trÚs bientÎt ! Si tu es un papa et que toi aussi tu veux partager ton récit de paternité, envoie-moi un petit message !
#paternite #pere #parentalite #postpartum #naissance #doula #nostrfr #santementale #dad #famille
Lettre ouverte aux sage-femmes du CHU de Nantes
J'ai assisté à l'audience d'Elena Legal, sage-femme pratiquant des accouchements à domicile, poursuivie par votre ordre professionnel. J'ai vu votre présence dans cette salle.
Vous vous trompez de combat.
Vous vous battez contre une sage-femme qui rĂ©pond Ă un besoin rĂ©el : celui de femmes pour qui l'hĂŽpital reprĂ©sente une violence inacceptable, souvent aprĂšs des traumatismes vĂ©cus. Des femmes qui ont le droit d'ĂȘtre accompagnĂ©es par une professionnelle compĂ©tente dans leur choix de naissance.
Vous vous battez contre une sage-femme qui place le respect et la santĂ© des femmes au cĆur de sa pratique, qui assume ses choix sans se cacher derriĂšre des protocoles dĂ©sincarnĂ©s.
Vous vous battez contre une consĆur qui, de toute façon, a besoin de vous pour assurer la continuitĂ© des soins. Une professionnelle qui exerce depuis des annĂ©es sans qu'aucune famille n'ait jamais portĂ© plainte contre elle.
C'est un gĂąchis.
Un gĂąchis pour Elena.
Pour ses patientes, aujourd'hui désemparées.
Pour votre profession.
Pour nous toutes, et notre liberté de choisir comment mettre nos enfants au monde.
Le vrai problĂšme n'est pas Elena et sa posture militante.
Le problĂšme n'est pas les accouchements Ă domicile.
Le problÚme n'est pas "ces femmes inconscientes qui refusent la maternité".
Le problÚme, c'est l'état catastrophique des services de santé en France.
Le manque de moyens.
Le manque de reconnaissance.
L'épuisement des soignants.
Face à ce systÚme qui nous broie, il est tentant de désigner un bouc émissaire.
De nous diviser plutÎt que de remettre en question les vraies responsabilités.
De cibler une consĆur isolĂ©e plutĂŽt que d'affronter collectivement ceux qui vous Ă©puisent : manifester, faire grĂšve, dire haut et fort que ça suffit.
Je connais vos conditions de travail difficiles.
Je connais le manque de reconnaissance scandaleux dont souffre votre magnifique métier.
L'arrogance de certains médecins face à vous.
L'écart de salaire injustifiable malgré vos années d'études et vos responsabilités immenses.
Je vous aime pour avoir choisi ce mĂ©tier. Et je sais que beaucoup d'entre vous ĂȘtes aussi des mĂšres, des femmes qui avez peut-ĂȘtre vous-mĂȘmes vĂ©cu des violences obstĂ©tricales. Nous portons toutes nos blessures et nos luttes.
Si un jour vous commettez une erreur et que vous vous retrouvez face Ă une suspension, je vous souhaite sincĂšrement ceci :
Que les femmes que vous accompagnez se mobilisent pour vous défendre.
Que les familles prennent position dans les médias, sur les réseaux sociaux.
Qu'elles financent vos frais juridiques.
Que lors de votre audience, des dizaines de personnes posent un jour de congé en semaine pour venir vous soutenir.
Car oui, aujourd'hui nous étions une centaine. Des familles de tout type d'origines, de profil. Une centaine à faire plus d'une heure de route pour qu'Elena ne soit pas seule. Alors qu'elle n'est "que" notre sage-femme.
Parce quu'Elena ne nous a pas "accouchées".
Elle nous a écoutées.
Elle a accompagné et respecté nos choix, notre corps, notre rythme.
Elle nous a fait sentir protégées.
Elle a accueilli nos enfants avec ses compétences de sage-femme expérimentée, mais aussi avec un amour qui change tout.
Cette mobilisation massive, c'est la preuve concrÚte de son professionnalisme et de ses compétences - bien plus parlante que n'importe quel diplÎme ou protocole. Car les sage-femmes sont au service des femmes et de leurs bébés, pas au service d'un systÚme.
Vous aussi, vous ĂȘtes extraordinaires.
Je l'ai vu de mes propres yeux.
Quand l'une de vous m'a protégée face au discours agressif d'un anesthésiste alors que j'étais en plein travail.
Quand l'une de vous m'a dit, les larmes aux yeux, que c'était beau ce que nous vivions avec mon conjoint, qu'elle ne voyait pas souvent d'accouchements physiologiques.
Quand l'une de vous a passĂ© 30 minutes Ă me masser la tĂȘte pendant que je pleurais, mon bĂ©bĂ© loin de mes bras aprĂšs ma cĂ©sarienne.
Oui, vous aussi vous ĂȘtes extraordinaires quand vous exercez votre mĂ©tier avec votre cĆur et humanitĂ©.
Votre énergie, votre colÚre, votre légitimité de professionnelles : dirigez-les vers les vrais responsables.
Vers ceux qui vous épuisent, vous sous-paient, vous méprisent.
Vers ce systÚme qui étouffe votre vocation.
Ne laissons pas l'institution nous diviser.
Nous toutes - mÚres, soignantes, femmes - méritons mieux. Nous méritons un systÚme qui ne nous épuise pas, ne nous traumatise pas, ne nous oppose pas les unes aux autres.
Nous avons toutes à gagner à nous soutenir, à défendre la diversité des pratiques respectueuses, à exiger ensemble de meilleures conditions pour TOUTES les naissances.
Les femmes ont besoin de vous. Dans les hĂŽpitaux comme Ă domicile.
#AccouchementADomicile #SagesFemmes #ViolencesObstetricales #RespectDesChoix #AAD #Nantes #DroitsDesFemmes #SanteDesFemmes #Nostrfr #BurnoutSoignants #NaissanceRespectueuse
"Les hommes ne pleurent pas"
Ces derniĂšres semaines, jâai menĂ© plusieurs interviews de pĂšres pour mon podcast Gardiens de la Naissance.
Et, Ă chaque fois, jâai vu la mĂȘme chose : des hommes qui pleurent.
La naissance de leurs enfants a laissé en eux une trace puissante, souvent difficile à raconter sans que les émotions remontent.
Lâun dâeux mâa demandĂ© dâarrĂȘter lâenregistrement tellement câĂ©tait intense.
Un autre nâĂ©tait pas sĂ»r de pouvoir continuer.
Et puis il y a eu ce pĂšre de quatre enfants, qui me parlait de la naissance de sa petite derniĂšre, accueillie dans leur salon, prĂšs dâun poĂȘle Ă bois flambant neuf pour rĂ©chauffer la maison. Il me dĂ©crivait ce moment suspendu oĂč les aĂźnĂ©s sont arrivĂ©s quelques minutes aprĂšs, en dĂ©couvrant leur petite sĆur avec des yeux Ă©merveillĂ©s.
Il mâa racontĂ© aussi leur premiĂšre nuit, tous ensemble dans le salon, et son fils aĂźnĂ© qui lâa aidĂ© Ă entretenir le feu, fier de participer Ă ce moment presque initiatique. Pendant quâil me parlait, ses yeux se sont embuĂ©s. Il a ri, un peu gĂȘnĂ©, et il a lĂąchĂ© cette phrase quâon entend encore si souvent : « Les hommes ne pleurent pas. »
Ce qui est fascinant, câest que 100 % des pĂšres que jâai interviewĂ©s ont pleurĂ©. Tous. Certains en silence, dâautres en me demandant de couper lâenregistrement.
Des femmes qui pleurent j'en ai l'habitude. Pleurer devant des gens aussi. Surtout quand on parle de naissance (oui, du coup je pleure assez souvent đ
).
Mais lĂ c'est nouveau pour moi. Et visiblement pour eux aussi. Jâai senti, Ă chaque fois, Ă quel point ça leur coĂ»te de laisser sortir ces Ă©motions. Comme si leur propre vĂ©cu autour de la naissance nâavait jamais vraiment eu sa place. Comme si, parce que « ce nâest pas eux qui accouchent », ils nâavaient pas le droit dâĂȘtre bouleversĂ©s.
Avec Gardiens de la Naissance, je veux offrir cet espace-lĂ . Un espace oĂč les pĂšres peuvent raconter, ressentir, se reconnaĂźtre dans les rĂ©cits des autres. Un espace oĂč leur puissance et leur vulnĂ©rabilitĂ© coexistent sans contradiction. Parce que pour devenir un pĂšre conscient - vraiment prĂ©sent, impliquĂ©, connectĂ© - il faut autre chose que des modĂšles du passĂ© ou des blagues de potes qui cachent leur Ă©motion derriĂšre lâhumour.
Le podcast sort trÚs bientÎt ! Si tu es un papa et que toi aussi tu veux partager ton récit de paternité, envoie-moi un petit message !
#paternite #parentalite #naissance #emotions #famille #nostrfr #fathers #birth
Aimons les enfants-roi. Encore plus que les autres.
Suite Ă lâune de mes derniĂšres publications, jâai reçu Ă©normĂ©ment de commentaires me disant que je faisais du mal Ă ma fille. Parce que je ne lâoblige pas Ă dire sâil te plaĂźt et merci en toutes circonstances. Parce que je ne la force pas Ă obĂ©ir sans condition.
On mâa expliquĂ© quâelle deviendrait âun petit tyranâ. Un âenfant-roiâ dans ce sens trĂšs français du terme, qui ne repose sur rien : aucun critĂšre, aucune donnĂ©e, aucune Ă©tude.
On mâa aussi dit que je devais lui faire du chantage, lui faire connaĂźtre la violence, âparce que câest comme ça, il faut apprendre la vieâ.
Et puis les commentaires habituels : ces enfants âinsupportablesâ, ces enfants âtropâ, ces enfants qui seraient la preuve que les parents dâaujourdâhui sont laxistes.
Je vais ĂȘtre trĂšs claire : ces discours me sont insupportables.
Les enfants apprennent par imitation. Ce sont nous, les adultes, leurs modĂšles.
Un enfant âinsupportableâ nâest pas un enfant tyran. Câest un enfant qui manque de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, un enfant qui nâa pas trouvĂ© un cadre cohĂ©rent autour de lui.
Sâils sont insupportables, câest peut-ĂȘtre parce que la sociĂ©tĂ© autour dâeux lâest dâabord. Et ça, câest notre responsabilitĂ© Ă nous, les adultes. Pas la leur.
En les appelant âenfants-roiâ ou âenfants insupportablesâ, on pose la responsabilitĂ© sur leurs Ă©paules.
On fait comme si leur comportement était une faute personnelle.
Alors quâils sont⊠juste des enfants. Jamais coupables.
Des enfants qui demandent - avec leurs moyens d'expression Ă eux - Ă ĂȘtre compris, sĂ©curisĂ©s, aimĂ©s.
Câest pour ça que jâĂ©cris : aimons ces enfants-lĂ encore plus que les autres.
Parce quâils en ont cruellement besoin.
Parce que si nous continuons Ă rĂ©pĂ©ter quâils deviendront forcĂ©ment des adultes irrespectueux, nous crĂ©ons nous-mĂȘmes cette fatalitĂ©.
Nous fabriquons ce que nous redoutons.
Et en plus, nous leur collons des étiquettes qui peuvent leur coller à la peau toute leur vie.
â
Je suis Susana, doula, et jâaccompagne les futurs parents Ă faire la part entre les injonctions sociĂ©tales et les besoins rĂ©els, physiologiques, de leurs enfants.
Parce que comprendre lâenfant, câest aussi se libĂ©rer de tout ce quâon nous a fait croire.
#parentalite #enfants #education #famille #enfance #psychologie #nostrfr #parenting
RĂ©cits extraordinaires dâallaitement - qui ne devraient pas lâĂȘtre
On pense souvent connaĂźtre âlâallaitement maternelâ.
Mais quand on écoute les femmes, leurs histoires racontent tout autre chose : un monde riche, multiple, profondément humain.
Les rĂ©cits que je te partage aujourd'hui ne datent pas dâun autre siĂšcle. Ils ont eu lieu ces derniĂšres annĂ©es, je les ai entendus personnellement :
đ Une mĂšre portĂ©e par sa communautĂ©
Cette maman ne pouvait pas allaiter son bébé.
Alors ses amies se sont mobilisées. Elles ont donné leur lait, se sont relayées, ont organisé une vraie chaßne de solidarité pour nourrir cet enfant.
Une chaĂźne qui a tenu des mois !
đ Deux sĆurs qui ont choisi le co-allaitement
Leurs bĂ©bĂ©s sont nĂ©s Ă quelques semaines dâintervalle.
En partant d'une blague, elles ont décidé de co-allaiter. DÚs que nécessaire elles se partageaient leurs bébés.
Elles ont partagĂ© leur temps, leur Ă©nergie⊠et mĂȘme leur corps.
đ Une mĂšre en deuil, entourĂ©e par la sororitĂ©
AprĂšs la perte de son fils aĂźnĂ©, elle nâavait plus la force dâallaiter son nouveau-nĂ©.
Alors ses amies ont pris le relais. Elles ont nourri son bĂ©bĂ© pendant quâelle traversait les jours les plus sombres de sa vie.
Et, quand elle a repris assez de force, elle a pu continuer d'allaiter.
đ Une athlĂšte de haut niveau et lâallaitement long
EntraĂźnements quotidiens, compĂ©titions, voyagesâŠ
Et pourtant, cette sportive professionnelle allaite son bébé ET sa fille de 4 ans.
Dans les vestiaires, entre deux séances, en déplacement.
Elle prouve que le corps peut ĂȘtre Ă la fois performant et profondĂ©ment maternant.
Ce que ces histoires peuvent sembler extraordinaires.
Mais en rĂ©alitĂ©, elles sâinscrivent dans quelque chose de trĂšs ancien : la diversitĂ© des formes dâallaitement qui ont toujours existĂ©.
Pendant des millĂ©naires, lâallaitement long, le co-allaitement, lâallaitement partagĂ© Ă©taient⊠la norme.
Ce nâĂ©tait ni surprenant, ni marginal, ni hĂ©roĂŻque.
CâĂ©tait la vie. La survie mĂȘme. La transmission.
Aujourdâhui, nous avons surtout perdu la mĂ©moire de cette diversitĂ©.
Et avec elle, beaucoup de femmes pensent quâil nâexiste quâune bonne façon dâallaiter.
Pourtant, il nây a pas âunâ allaitement maternel.
Il y en a autant que de femmes, de bébés, de familles, de communautés.
Et tous mĂ©ritent dâĂȘtre entendus et respectĂ©s.
â
đ± Je suis Susana, doula, et jâaccompagne les femmes Ă vivre leur grossesse, leur enfantement, leur post-partum et leur allaitement avec confiance, douceur et puissance.
#allaitement #maternite #parentalite #postpartum #doula #sororite #nostrfr #breastfeeding


J'ai eu plus de suivi médical pour une chirurgie esthétique que pour ma césarienne.
Il y a quelques années, j'ai subi une chirurgie orthognatique : une correction de la mùchoire pour traiter un décalage qui me créait des tensions chroniques dans tout le dos. C'était une chirurgie dite "de confort", accessoirement esthétique. Techniquement complexe (fracturer un os pour le rallonger artificiellement), mais réalisée par une petite incision interne.
Le protocole de suivi :
â 3 jours d'hospitalisation
â Surveillance mĂ©dicale constante
â "Faites attention en vous levant, reposez-vous"
â Rendez-vous de contrĂŽle hebdomadaires, puis mensuels
â Suivi jusqu'Ă 1 an post-opĂ©ratoire
â Accompagnement orthodontique en parallĂšle
Quelques années plus tard, j'ai eu une césarienne.
Pour ceux qui ne le savent pas, une césarienne implique :
â L'incision de 7 couches de tissus (peau, graisse, fascia, muscles abdominaux, pĂ©ritoine, utĂ©rus)
â Le dĂ©placement temporaire d'organes
â L'extraction du bĂ©bĂ©
â La suture mĂ©ticuleuse de chaque couche
C'est une chirurgie abdominale majeure. L'une des plus pratiquées au monde.
Le lendemain de mon opération :
â "Levez-vous"
â "Occupez-vous de votre bĂ©bĂ©"
â "Massez vous-mĂȘme votre cicatrice"
Je n'avais mĂȘme pas le courage de la regarder.
Je suis sortie de la maternité en fauteuil roulant, incapable de marcher. On m'a dit que cela n'avait "rien à voir avec la césarienne", que je m'étais "sûrement coincé le dos avec la fatigue".
Je signalais qu'un cÎté de ma cicatrice tirait anormalement. On me répondait qu'elle était "belle".
J'ai dĂ» chercher par moi-mĂȘme un ostĂ©opathe compĂ©tent.
Lui m'a confirmĂ© ce que je ressentais : des adhĂ©rences cicatricielles qui m'empĂȘchaient de marcher normalement.
J'ai eu un unique rendez-vous de suivi à 3 semaines post-opératoire. Mon ressenti a été réduit à une phrase dans mon dossier médical : "A mal vécu son séjour à la maternité."
Toujours les mÚres qui "vivent mal" des situations. Jamais les situations qui sont objectivement inadaptées.
Si la césarienne ne concernait pas exclusivement les femmes, nous n'en serions pas là .
Aucune autre chirurgie majeure n'est aussi systématiquement banalisée et sous-suivie. C'est un problÚme de santé publique, mais aussi un révélateur sociétal.
Nous vivons dans une société qui :
â Minimise la violence de l'acte chirurgical quand il concerne la naissance
â Attend des femmes qu'elles se "lĂšvent" immĂ©diatement aprĂšs une opĂ©ration majeure
â Leur confie la charge d'un nouveau-nĂ© 24h/24 sans temps de rĂ©cupĂ©ration
â Pathologise leur ressenti plutĂŽt que de questionner les protocoles
Les conséquences sont graves :
â Complications non dĂ©tectĂ©es (adhĂ©rences, infections, douleurs chroniques)
â Impact sur la santĂ© mentale maternelle
â DifficultĂ©s dans le lien mĂšre-enfant
â SĂ©quelles physiques Ă long terme
C'est une honte collective de prendre si mal soin des mĂšres, et donc des enfants d'aujourd'hui, des adultes de demain.
Les femmes méritent mieux. Les bébés méritent mieux. Nous pouvons faire mieux.
â
Je suis Susana, doula, et parmi mes multiples passions⊠je pourrais
écouter des récits de naissance à l'infini. Et pleurer à chaque fois. De
tristesse, de colĂšre, de bonheur. Et si tu me racontais le tien ?
#SanteMaternelle #Cesarienne #SantePublique #DroitsDesFemmes #MedecineObstétricale #PostPartum #Doula #Chirurgie #Nostrfr #Birth
"J'ai eu une enfance merveilleuse"
C'est ce qu'affirmait Arno Stern, alors qu'il avait été un enfant juif. Qu'il avait vécu en Allemagne nazie, la guerre, la terreur, la persécution.
"J'ai eu une enfance merveilleuse parce que, mĂȘme si mes parents ne possĂ©daient plus rien, ils m'ont transmis l'attachement."
Cette phrase m'a profondément bouleversée.
Elle m'a renvoyĂ©e Ă ma propre histoire. Mes parents se sont sacrifiĂ©s pour ma sĆur et moi. Ils ont donnĂ© leur corps, leur esprit au travail : 12 heures par jour, 7 jours sur 7, pendant des annĂ©es. Quelques jours de vacances seulement, rĂ©servĂ©s aux fĂȘtes de famille.
Tout cela pour que nous ne manquions de rien. Pour que nous soyons bien habillées, bien nourries, bien formées.
Mais voilà l'ironie cruelle : nous avons manqué de tout.
Ce lien d'attachement dont parle Arno Stern, nous ne l'avions pas. Nous n'avions pas leur prĂ©sence, leur cĆur, leur bienveillance. Le confort matĂ©riel Ă©tait lĂ , mais le lien essentiel nous Ă©chappait.
Aujourd'hui, comme beaucoup de personnes de notre gĂ©nĂ©ration, on se retrouve Ă faire des annĂ©es de thĂ©rapie, Ă tout remettre en question, Ă chercher du sens⊠ou peut-ĂȘtre simplement Ă chercher cet attachement qui nous a manquĂ©.
Et je me surprends mĂȘme Ă reproduire le mĂȘme schĂ©ma de temps en temps.
Travailler plus pour gagner plus, pour offrir plus Ă mes enfants. Alors qu'au fond, ils ont juste besoin que je sois lĂ .
Ce témoignage m'a rappelé l'essentiel : la richesse véritable d'une enfance ne se mesure pas en biens matériels, mais en présence, en attention, en liens authentiques.
Merci à Cédric Rostein de l'excellent podcast Papatriarcat et André Stern pour cet épisode qui m'a permis de prendre conscience de ce piÚge dans lequel nous tombons si facilement.
â
Je suis Susana, doula, et jâaccompagne les parents Ă ĂȘtre prĂ©sents, attentifs et bienveillants avec leurs bĂ©bĂ©s, pour leur offrir ce qui ne sâachĂšte pas : un lien profond et durable.
#parentalite #attachement #enfance #famille #bienveillance #psychologie #heritage #sensdelavie #nostrfr #parenting
"On ne peut pas compter sur les hommes."
"Ils ne sont jamais lĂ quand il faut."
"Les hommes sont des lĂąches."
"On ne peut pas leur faire confiance."
J'ai écrit ces phrases d'une traite cette semaine. Sans réfléchir. Parce qu'elles vivaient en moi depuis toujours.
Depuis plusieurs annĂ©es, je travaille sur ce qu'on appelle la "blessure du fĂ©minin" : cet hĂ©ritage transgĂ©nĂ©rationnel de femmes qui se sont sacrifiĂ©es, effacĂ©es, soumises. Je veux ĂȘtre une femme Ă©panouie dans mon corps, libre de ce poids.
Mais cette semaine, j'ai réalisé quelque chose de bouleversant.
Ma blessure du masculin est tout aussi profonde. Et personne ne m'en avait jamais parlé.
Ces femmes de ma lignée ne se sont pas sacrifiées dans le vide. Elles se sont effacées, battues, soumises⊠essentiellement à des hommes. Leurs pÚres, leurs maris. Des générations entiÚres construites sur l'opposition, la méfiance, parfois la violence.
Le problÚme ? Cette méfiance qui ne m'appartient pas parasite réguliÚrement ma relation de couple.
En discutant avec mon mari, j'ai pris conscience que ces croyances inconscientes crĂ©aient des tensions invisibles. Mon conjoint est prĂ©sent, fiable, engagĂ©. Mais une partie de moi, hĂ©ritĂ©e de mes ancĂȘtres, ne peut pas pleinement lui faire confiance.
Dans l'univers du développement personnel et de la thérapie, on travaille énormément sur le féminin sacré, la guérison du féminin blessé. C'est essentiel.
Mais la blessure du masculin ? Celle qui se transmet de mÚre en fille sous forme de méfiance systémique envers les hommes ? On en parle peu.
Pourtant, son impact est considérable :
â Sur nos relations amoureuses
â Sur notre capacitĂ© Ă faire confiance
â Sur la maniĂšre dont nous Ă©duquons nos fils et nos filles
â Sur notre rapport au masculin en gĂ©nĂ©ral
La conscientiser, la verbaliser, la partager avec mon conjoint⊠a tout changé en 48 heures.
C'est la puissance de la prise de conscience. De nommer ce qui était invisible.
Si tu es une femme, je t'invite Ă explorer cette question :
â Quelles croyances portes-tu sur les hommes ?
â Peux-tu rĂ©ellement leur faire confiance ?
â Ces croyances viennent-elles de ton expĂ©rience personnelle ou de ton histoire familiale ?
â Quel impact ont-elles sur tes relations professionnelles et personnelles ?
Ce travail de conscientisation des transmissions intergĂ©nĂ©rationnelles est au cĆur de mon accompagnement en tant que doula. C'est aussi pourquoi j'ai créé "Gardiens de la Naissance", la premiĂšre sĂ©rie audio spĂ©cifiquement destinĂ©e aux futurs pĂšres : pour reconstruire un pont entre le fĂ©minin et le masculin, dĂšs la naissance.
Parce que guérir nos blessures du masculin, c'est aussi permettre aux hommes de retrouver leur place. Leur vraie place.
#Intergenerationnel #DeveloppementPersonnel #Couple #Psychologie #Guerison #Feminin #Masculin #Nostrfr
"Tu vas en faire un enfant-roi."
Ma fille avait 4 ans. Nous étions à table en famille. On lui demandait de dire "s'il te plaßt" pour avoir un gùteau. Plusieurs minutes de pression. Elle se bloquait, incapable de prononcer ces mots devant tout le monde.
Je l'ai défendue. J'ai expliqué la situation. J'ai dit "s'il te plaßt" à sa place pour désamorcer la tension.
L'ironie de la situation ? Aucun adulte n'avait dit "s'il te plaĂźt" pour avoir sa part de dessert. Mais elle, on exigeait qu'elle le fasse. Sous pression. Devant tout le monde. Sans modĂšle.
Un membre de ma famille m'a alors accusée de vouloir faire d'elle un "enfant-roi".
Je ne suis pas française. Cette notion, je ne la connaissais pas avant d'arriver en France. Et aujourd'hui encore, je m'interroge sur ce qu'elle révÚle de notre rapport à l'enfance.
Comment peut-on croire que se mettre à la place d'un enfant, prendre le temps de lui expliquer un cadre incohérent, l'accompagner dans sa détresse⊠va faire de lui un tyran ?
Les neurosciences et la psychologie du développement sont formelles : les enfants apprennent par imitation, pas par opposition. Nous sommes leurs premiers modÚles.
Si je veux qu'elle respecte les autres, je dois d'abord la respecter. Si je veux qu'elle développe son intelligence émotionnelle, je dois d'abord accueillir ses émotions. Si je veux qu'elle devienne autonome et confiante, je dois d'abord reconnaßtre sa légitimité.
Alors oui, dans ce cas, je veux un "enfant roi".
Je veux élever un enfant qui deviendra un adulte épanoui. Qui saura s'écouter et écouter les autres. Qui respectera son propre enfant intérieur. Qui prendra sa couronne de femme ou d'homme libre, souverain.e, et la portera avec fierté.
Parce qu'un enfant respecté ne devient pas un tyran. Il devient un humain qui se respecte et respecte les autres.
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Je suis Susana, doula, et parmi mes multiples compétences de couteau suisse, j'aime bien déconstruire les idées reçues pour mieux accompagner les enfants d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
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