L’épargne souveraine : quand la monnaie devient un acte d'une autre politique
Pourquoi la France de l'Eurosystem a besoin des bitcoins ?
L’épargne souveraine : quand la monnaie devient un acte d'une autre politique
Bitcoin, une politique nationale que chacun peut exercer
Placer une épargne en bitcoins, c’est bien plus qu’un choix patrimonial. C’est un acte politique au sens noble du terme : une manière de défendre les intérêts de la Nation en protégeant son capital des errances institutionnelles et des dépendances étrangères. En choisissant de convertir une partie de son épargne dans un actif décentralisé, chaque citoyen exerce une forme de souveraineté financière, proportionnelle à ce qu’il peut supporter de volatilité, mais réelle dans son effet cumulatif.
Car l’argent déposé dans le système bancaire n’est jamais inerte. Les fonds placés sur les comptes courants, les livrets, ou les contrats d’assurance vie sont automatiquement réalloués, principalement dans des fonds américains. Ces fonds, en retour, financent l’économie des États-Unis et, de manière systémique, leur stratégie d’acquisition d’actifs étrangers, y compris européens et français.
En d’autres termes, l’épargne nationale en euro, gérée par les banques et dans produits fisaux nationaux (PEA) contribue à renforcer la puissance économique d’États concurrents, parfois au détriment des intérêts stratégiques de la France.
Le piège énergétique des monnaies-dettes
L’un des effets les plus méconnus de la monnaie fiduciaire est sa dépendance structurelle à l’énergie future. La création monétaire scripturale repose sur une promesse : celle que la croissance économique permettra de rembourser la dette émise aujourd’hui. Mais cette croissance est elle-même indexée sur l’accès à l’énergie.
Les banques, en cherchant à sécuriser leurs créances, privilégient donc les investissements les plus rapidement disponibles : les énergies fossiles.
C’est ainsi que, malgré les discours de transition, la finance française continue de soutenir massivement pétrole et gaz, verrouillant de facto la dépendance du pays à des puissances productrices souvent étrangères.
Bitcoin, au contraire, ne repose sur aucune dette ni sur aucune projection d’énergie future. Il n’absorbe pas de production énergétique à des fins spéculatives : il utilise des excédents sans demande, non stockables, souvent issus d’énergies renouvelables ou d’infrastructures excédentaires, à quasiment 0 KW de produit pour lui. Dans sa logique économique, Bitcoin ne finance rien d’autre que sa propre sécurité ; il ne détourne pas de ressources physiques au profit d’intérêts externes. C’est un système énergétique et monétaire neutre.
Une variable d’équilibre macroéconomique
Même dans une économie libellée en euros, Bitcoin peut jouer un rôle d’équilibre. Une montée de son adoption a pour effet indirect d’affaiblir la valeur de l’euro, réduisant ainsi le poids réel de la dette publique et améliorant la compétitivité à l’exportation. La France, dont l’économie reste encore largement tournée vers l’industrie et les services exportables, bénéficie d’un euro relativement faible, contrairement à l’Allemagne, dont la stratégie de désindustrialisation sur sol vers l'extérieur pour vendre en Europe et rend un euro fort plus avantageux.
Dans cette dialectique européenne, la détention de bitcoins par les citoyens français agit comme une soupape d’ajustement : moins de dépendance à la dette, plus de marge de manœuvre pour la production.
C’est un jeu d’équilibre. Plus la dette augmente, plus la monnaie se fragilise, et plus la nécessité d’actifs souverains comme Bitcoin devient évidente. À l’inverse, une économie solide, peu endettée, n’a que peu besoin de tels contrepoids. La corrélation est naturelle : Bitcoin ne menace pas la monnaie, il en révèle simplement les déséquilibres.
Bitcoin comme correcteur institutionnel
Tout système économique protégé des biais politiques et des illusions institutionnelles tend à être plus sain. Bitcoin agit comme un révélateur, un correcteur spontané des erreurs structurelles : absence de transparence, dilution des responsabilités, socialisation des pertes, et privatisation des gains. En supprimant la possibilité d’émission discrétionnaire, il restaure le lien entre valeur et effort, entre travail et épargne. Il ne prétend pas remplacer l’État, mais rappeler ses limites : aucune souveraineté ne peut s’exercer durablement sans souveraineté monétaire.
Ainsi, placer une épargne en bitcoins n’est pas un repli individualiste. C’est une participation directe à la construction d’un espace économique fondé sur la responsabilité, la transparence et la résilience. C’est un geste de résistance tranquille, mais stratégique, face à un système financier dont les logiques échappent de plus en plus à la Nation.
Si Bitcoin devait connaître une institutionnalisation autre qu'au niveau des infrastructures, ce serait alors celle-là, je n'en vois pas d'autre.