Ce n’est pas une « grillade géante », c’est un concours de quéquettes en plein air, maquillé en fête de village, pour intimider une femme chez elle. On se donne rendez-vous « face à la future résidence secondaire de Sandrine Rousseau » comme on laisserait une carte postale mafieuse : « on sait où tu crèches ». On aligne les symboles éculés de la virilité de comptoir — viande dégoulinante, blagues sur le tofu, bière tiède — et on se persuade d’accomplir un acte politique. C’est l’habituel renversement victimaire des dominants : montrer sa domination en se prétendant persécuté. Les carnivores ne sont pas plus discriminés dans ce pays que les hommes blancs violeurs, mais le seul fait de nommer cette position dominante les fragilise — alors ils surjouent la provocation sans voir que les seules merguez qui sont mises à griller sont lesdites quéquettes, toutes molles d’avoir été contestées. C’est du harcèlement, et ça devrait être puni . Tout comme on a su mettre une femme en garde à vue pour avoir simplement apostrophé Bayrou. Visiblement, dans cette République, crier (très poliment finalement) « haro » sur un notable masculin mérite la prison, mais venir intimider une élue femme chez elle, c’est juste « la bonne humeur du terroir contre les bobos pisse-vinaigre». image
ce mème je l'ai toujours trouvé un brin cruel, mais là... image