"Ah oui, vous avez fait un baby blues !"
Je n'ai pas su comment réagir. Et ce n'était pas la 1ère fois.
Je venais de raconter à la sage-femme comment mon expérience à la maternité avait été traumatisante.
Comment après une césarienne on avait attendu que je me lève le lendemain pour m'occuper de mon bébé.
Comment on me faisait sentir que c'était mon corps qui était défaillant.
Comment on ne m'a pas soutenue dans mon projet d'allaitement, au contraire.
Comment on m'a agressée verbalement alors que j'étais si vulnérable.
Comment je ne dormais plus qu'une heure par jour, tellement il y avaient des allers-retours dans la chambre.
Comment je suis sortie de la maternité incapable de marcher.
Pour les professionnel.le.s de santé, j'ai fait un baby blues. Ou une dépression. C'est normal, il paraît.
Pour moi, c'est une 2ème agression. Mettre cette étiquette sur les jeunes mamans c'est leur dire de nouveau "le problème c'est vous". Pas le système, pas les conditions de la maternité, pas les soignant.e.s à bout, insuffisamment formé.e.s. Non, le problème ce sont les mamans qui ne savent plus accoucher ni s'occuper d'un bébé, point.
Si tu sens ma colère en lisant ces mots, c'est normal, elle est bien présente. Car je sais que c'est faux.
C'est cela qui m'a motivée à créer www.naissance.life et le générateur de projets de naissance. Pour qu'on arrête d'accepter que la faute c'est notre corps, notre mental, notre bébé qui ne dort pas. Non. Se préparer à la naissance en conscience c'est justement se rendre compte du contraire : nous avons un pouvoir immense et l'enfantement est un magnifique outil pour y accéder.
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