Spé dédicaces aux mansplainneurs de la BD
Quand, face à un acte militant, ton unique ou première réaction c’est de te fixer sur un mot militant, (inclusif, féministe, ou le bon vieux caca woke ) en expliquant gravement que ça brouille l’écoute et que « c’est nuisible à la cause », y a un moment où faut arrêter les conneries.
C’est pas l’écoute que ça brouille.
C’est TES COUILLES que ça broute.
Parce qu’en vrai, la cause elle-même t’emmerde. Elle te met mal à l’aise, elle t’oblige à te positionner, et t’as pas envie. Alors tu fais diversion : tu chipotes sur le vocabulaire, tu te déguises en dircom, tu fais mine de vouloir aider.
Et quand, en plus, t’es un mec et que tu passes ton temps à expliquer à des putrins d'AUTRICES quels mots elles devraient employer pour être audibles…
on n’est même plus dans le débat d’idées. On est dans le mansplaining premium.
Qui t’a demandé ton cours de lexique, Coco ? T’es prof de quoi, exactement, à part de recadrage paternaliste ?
C’est simple, basique : si la cause t’importait, tu la soutiendrais, même quand elle te dérange aux entournures. Tu n’ouvrirais pas ton clapet au premier mot qui grince, justement pour PAS lui NUIRE à la cause, en la noyant sous des arguties lexicales.
Mais comme tu t’en branles en chœur et en cadence, tu préfères expliquer comment les autres devraient parler, plutôt que d’assumer ce qui t’importe VRAIMENT, c’est de reprendre la main.
On est dans le réflexe de domination classique, quand la parole ne t’appartient pas, tu tentes de la recadrer.
Bref, tu ne veux ni écouter ni soutenir.
Tu veux reprendre le micro.
Un truc que j’adore*, ce sont ces pays qui prétendent interdire la « promotion de l’homosexualité ou de la transidentité. »
PRO.
MO.
TION.
Comme si c’était… un produit ménager, ou un meuble en kit.
Genre, un dimanche, tu vas chez Ikéa (ou Castorama) et juste avant les boulettes de saumon à la sauce aux airelles, récompense ultime de cellui qui a erré, l’œil vide entre des kilomètres de rayons péroxydés semés de gremlins (les enfants des autres) et de démon.e.s hargneureuses (les autres), oui, là, y’a un panneau qui dit :
— Madame, Monsieur, bonjour personne encore en phase de téléchargement identitaire, BONJOUR !
Aujourd’hui , promo du siècle ! THE méga-pack Homosexualité XXL senteur thé vert, garanti sans parabènes, avec tête de pulvérisateur anti-macho toxique. Une pulvérisation et bim : le l’oncle Gérard se met à parler avec des mains pleines de bagouzes gothiques et à refaire toute la déco du salon dans une gamme bleu pastel texturé façon bordel de Pompéï.
(Oui parce que quand t’es queer, t'es woko-écolo bobo déco, c’est pas moi qui fait les règles)
Ils doivent pensent que ça se propage comme une gastro au buffet à volonté, que si tu passes devant une affiche Pride, tu repars avec un piercing, trois pronoms et une passion botanico-mystique pour les succulentes.
Les ficus deviennent ta religion.
Tu communies en aloe vera.
Mais QUI leur a expliqué le fonctionnement de la sexualité ? ET/OU de l’identité de genre ?
Un pélican bourré qui confond reproduction, origami et abonnement téléphonique ?
Et puis cette flipette ultime :
“Si on en parle, les enfants vont le devenir !”
Mais oui, évidemment.
Ah mais oui, tout à fait.
Bien sûr.
Parce qu’on a expliqué la tectonique des plaques et PERSONNE n’est devenu continent.
On a décrit la parthénogénèse: PERSONNE n’a tenté de devenir phasme.
Mais c’est bien connu : un documentaire Arte sur l’identité non-binaire, et boum,
toute la classe se met à s'esbaudir par photosynthèse et à porter du velours côtelé vert bouteille avec des écharpes en soie sauvage mordorée.
Non mais imagine vraiment que ça marche par promotion :
— Chérie, j’hésite : ils font le pack “pansexuel + deux mascottes pangolins kawaii”, et y a un code promo “PRIDE2026”… Tu penses que je deviens genderfluid avant Noël ou j’attends les soldes ?
Ou
— Alors je vais prendre homo, cuisson saignante, sauce spicy Ah, vous n’avez plus bi du jour ? Tant pis, je prendrai queer avec supplément glitter.
Sérieusement :
On ne peut pas promouvoir ce qui n’est pas un choix.
Si parler de quelque chose le fait apparaître, alors je propose qu’on interdise la promotion de la connerie, parce que clairement, c’est la seule idéologie qui se reproduit par simple exposition visuelle.
Et on ne peut pas choisir son orientation, sinon croyez-moi, y a longtemps que j’aurais pris l’option “mâle hétéro cis blanc, riche, sans troubles anxieux, livré avec villa et chien hypoallergénique”.
Sauf que non.
C’est pas un abonnement Netflix.
Mais si vous y tenez je propose un label :
AOC, Appellation d’Orientation Contrôlée.
Contrôlée par quoi ?
Par le ministère des caves où vieillissent les lois moisies.
“Orientation affinée trois ans en cave politique, croûte arc-en-ciel, goût noisette.”
Contrôle obligatoire par agents en blouse :
PCR du cœur, écouvillon dans les émotions, flashcode dans l’âme.
Si l’aiguille penche vers la gauche :
“Ça y est, on l’a perdu, il a regardé Drag Race sans casque.”
Et après, t’imagines les spots de pub interdits :
“Ce soir sur vos écrans : INFILTRATION GAY – ils étaient quatre potes hétéros, après une raclette à la fêta vegan, tout a basculé.”
Ou la pub type Danette :
“Quand y’en a pour deux, y’en a pour toutes les identités – Danette fluidity.”
Et puis soyons logiques :
Si l’orientation fonctionnait par promo, je vous jure qu’on serait tous pansexuels platinum premium avec extensions illimitées, parce que franchement, l’hétérosexualité standard, sans option, avec bugs, virus patriarcaux préinstallés, et mises à jour jamais livrées…
C’est pas la version Deluxe.
Ça c’est Windows 95 en slip.
Et si vraiment ça marchait par influence,
les hétéros seraient minoritaires depuis Céline Dion, Freddie Mercury et la cérémonie d'ouverture des JO de n’importe quoi.
Moi, je dis , ça se tente.
* (En fait, non pas vraiment hein ?)
Rowling roule contre les trans énième
Rowling, c’est un peu comme ces vieilles voitures qui calaient jadis au démarrage : ça part dans un cahot, ça tousse, mais ça finit toujours par filer droit dans le décor.
Ou alors c'est Christine, on sait pas.
(Pardon Stephen King)
Mais revoyons le film :
Été 2020, elle dégaine un tweet façon blague de vestiaire de sixième. Un article parlait de « personnes qui ont leurs règles » ? Vite, un bon mot : « wumben, wimpund, woomud ». Du Feydeau sans Feydeau, du Shakespeare sans pentamètre iambique.
Standing ovation chez les “gender critical”, malaise généralisé partout ailleurs, chez les gens qui respectent les autres gens.
Comme ça ne suffisait pas, elle a pondu un manifeste de 3 500 mots, habillé en plaidoyer raisonnable. Ou on trouve quasiment à toutes les pages l’anaphore prétéritionnelle putride habituelle « je n’ai rien contre les trans, mais… »
(J’ignore si elle dit qu’elle a même des amis trans)
(Elle doit confondre avec ses champignons).
Puis on déroule le missel : l’autodétermination de genre serait la porte d’entrée pour des floppées de violeurs en série qui n’attendaient que la clé des vestiaires. Oui, un changement d’état civil, et blaaaf, invasion de pervers. Les toilettes publiques transformées en Mordor. Et pour donner du poids à son sermon, Rowling brandit son vécu de victime : « si je souffre, tout le monde doit trembler ». Arme rhétorique imparable pour faire taire les contradicteurs, mais diablement pratique pour torpiller des droits qui ne la concernent pas.
Chaque croisade a ses saintes martyres : la sienne s’appelle Maya Forstater, virée pour avoir clamé que « le sexe est réel » (merci Sherlock, on n’avait pas remarqué), et Magdalen Berns, youtubeuse au répertoire digne d’un café du commerce : « les femmes trans sont des hommes ». Rowling les pare d’auréoles comme on canonise des pandas en voie de disparitions.
Comme elle aime le roman noir, sous son pseudo Robert Galbraith (Hin ? un pseudo de mec ? ^^) elle nous sort l’éternel croquemitaine : un serial killer en travesti. Le fantasme transphobe qu’on nous ressert jusqu’à la nausée depuis le silence des agneaux (à quand le serial killer mascu, non parce que celui-là, j’y crois) recyclé comme une vieille intrigue de Thomas Harris : l’homme sous la robe, danger garanti. Quant au pseudo, quelle divine coïncidence qu’il soit celui d’un psychiatre fanatique des thérapies de conversion. Mais voyons, malheureux que vous êtes, ne cherchez pas de symbole, c’est un hasard, un pur hasard. Lacan, espèce de putois jaune lâche mon manteau et cesse de ricaner !
Depuis, elle ne lâche pas le mégaphone : hourras aux associations qui virent les trans du LGBT, procès en sorcellerie contre les bloqueurs de puberté (rebaptisés par elle « mutilation chimique »), et sermons hebdomadaires expliquant qu’on a bien le droit de ne « pas croire » aux identités trans. Comme si l’identité de quelqu’un était une religion facultative, un Père Noël dont on peut rire. Et pour passer des mots aux actes, Rowling a même sorti le chéquier : 40 000 livres versés à For Women Scotland, association militante à l’origine du Women and Equalities Act, texte pensé pour rogner encore un peu plus les droits des personnes trans au Royaume-Uni.
Mais attention, elle n’est pas transphobe. Elle est rationnelle. Courageuse. Visionnaire. Surtout, elle adore s’écouter rouler des mécaniques.
Ainsi, Rowling ne s’est pas contentée de quelques tweets de travers alors qu'elle était seule et beurrée au champagne caviar, . Elle a embrassé la chapelle « gender critical » avec la ferveur d’un moine-soldat, recyclant les clichés à la pelle, sanctifiant ses héroïnes de bazar et donnant une caution chic à des idées qui, sans elle, moisiraient encore sur des forums boueux et les pierres gluantes de sous lesquelles elles n’auraient jamais du suinter. Et ça continue, encore et encore : Rowling roule contre les trans. Et vu son carburant, elle est pas prête de tomber en panne sèche.
Vous vous en foutez ?
Bin ça se voit, des fois.
Par exemple quand vous acceptez de côtoyer une expo Harry Potter.
Les ratons laveurs * TDAH
Moi à lui1 :
-- Ecoute, Lui1, je vois bien que tu cherches par tous les moyens à attirer mon attention, quitte à ce que ce soit de la pire des façons, parce que non vois-tu avec moi , on ne coupe pas la parole aux filles en classe surtout quand on la monopolise comme toi.
Alors, je te le dis. Mon attention, tu l'as, tu es quasi le seul dont je sais le prénom dans la classe et ...
Lui1 :
-- OK, mais vous faites comment pour envoyer des ratons laveurs dans vie réelle ?
Elle1 :
-- Lui1, la prof compte pour une fille à qui on coupe pas la parole pour la ramener.
:D
* lorsqu'un élève m'envoie un mail mal construit (pas d'objet, pas de signature, pas de formules de politesse, no mention de la classe) je détruis le mail et leur envoie une photo de raton laveur en réponse.
Et sinon, le festival étrange Grande fait une expo Harry Potter
devant la bronca, iels ont pondu un communiqué (de merde).
J'ai été DA (scoop) je sais reconnaître un communiqué gaslight.
je vous colle l'anti brouillard :
« Bonjour à toutes et à tous »
Mesdames, messieurs, préparez vos mouchoirs, ça va enfumer sec.
« Depuis plusieurs jours, des interrogations ont émergé concernant la présence d'une exposition dédiée à l'univers de Harry Potter »
On pensait que personne ne broncherait, raté.
« Ces réactions reposent principalement sur deux points : le risque d'enrichir J.K. Rowling… et le fait de donner de la visibilité à son œuvre »
Oui, c’est exactement ça. Vous avez raison. Mais on va quand même vous expliquer pourquoi on s’en fout.
« Nous ne cautionnons en aucun cas les propos et actions de J.K. Rowling »
On est contre la transphobie… sauf quand il s’agit de l’exploiter pour vendre des billets.
« Nous considérons que l'univers de Harry Potter fait aujourd'hui partie du patrimoine culturel collectif »
Elle est toxique, mais elle rapporte. Donc on recycle l’argument UNESCO pour justifier le tiroir-caisse.
« C'est dans cet esprit que nous maintenons l'exposition »
Vous croyiez qu’on allait reculer ? Haha non, business first.
C’est trop gros pour qu’on s’en passe. Donc au diable l’éthique, vive le patrimoine.
« Programme très riche et diversifié »
Oh un papillon! .
« Cette 4e édition met à l’honneur Anne Rice »
On a collé une autrice queer-friendly comme paravent. Merci Anne, bouclier humain posthume.
« Nous ne sommes évidemment pas là pour enrichir ou promouvoir une milliardaire »
Ce qui tombe bien, c’est qu’on le fait quand même, mais en prétendant le contraire.
En pratique, c’est exactement ce que fait une expo Harry Potter. Chaque photo, chaque affiche, chaque badge renforce son empire culturel.
« Notre impact réel se situe ailleurs : mettre en lumière et soutenir les auteurs, autrices, maisons d’édition… »
Regardez nos jolies vitrines locales, et oubliez le gros panneau Harry Potter qui trône au milieu.
Plus le fameux « on fait tellement d’autres choses bien qu’on peut se permettre une tache ». Ou le greenwashing appliqué à la culture.
« Valeurs d’ouverture et de diversité »
Sauf pour les personnes trans, bien sûr, mais bon.
Bref :
Rowling est problématique, on le sait, mais son univers rapporte donc merci à ceux qui vont venir, EUX feront vivre l'imaginaire, les autres rabats joie on sait même pas qui vous êtes.
(à deux doigts du victime-blaming, de toutes façons les spectateurices transphobes et autres joyeuxes séparateurices en oeuvre//auteurice s'en chargeront dans les coms)
Cause we need things like that
(emprunté à Janet Morrissey de Baltimore)

Ce n’est pas une « grillade géante », c’est un concours de quéquettes en plein air, maquillé en fête de village, pour intimider une femme chez elle.
On se donne rendez-vous « face à la future résidence secondaire de Sandrine Rousseau » comme on laisserait une carte postale mafieuse : « on sait où tu crèches ». On aligne les symboles éculés de la virilité de comptoir — viande dégoulinante, blagues sur le tofu, bière tiède — et on se persuade d’accomplir un acte politique.
C’est l’habituel renversement victimaire des dominants : montrer sa domination en se prétendant persécuté. Les carnivores ne sont pas plus discriminés dans ce pays que les hommes blancs violeurs, mais le seul fait de nommer cette position dominante les fragilise — alors ils surjouent la provocation sans voir que les seules merguez qui sont mises à griller sont lesdites quéquettes, toutes molles d’avoir été contestées.
C’est du harcèlement, et ça devrait être puni .
Tout comme on a su mettre une femme en garde à vue pour avoir simplement apostrophé Bayrou. Visiblement, dans cette République, crier (très poliment finalement) « haro » sur un notable masculin mérite la prison, mais venir intimider une élue femme chez elle, c’est juste « la bonne humeur du terroir contre les bobos pisse-vinaigre».

ce mème je l'ai toujours trouvé un brin cruel, mais là...

Your Body, my choice

Les mecs de droite qui couinent que les gens de gauche ont une vision idéologique du monde me font penser à un de mes ex qui me reprochait de "toujours vouloir avoir raison "
Ben oui.
Pas toi ?