Les ratons laveurs * TDAH
Moi à lui1 :
-- Ecoute, Lui1, je vois bien que tu cherches par tous les moyens à attirer mon attention, quitte à ce que ce soit de la pire des façons, parce que non vois-tu avec moi , on ne coupe pas la parole aux filles en classe surtout quand on la monopolise comme toi.
Alors, je te le dis. Mon attention, tu l'as, tu es quasi le seul dont je sais le prénom dans la classe et ...
Lui1 :
-- OK, mais vous faites comment pour envoyer des ratons laveurs dans vie réelle ?
Elle1 :
-- Lui1, la prof compte pour une fille à qui on coupe pas la parole pour la ramener.
:D
* lorsqu'un élève m'envoie un mail mal construit (pas d'objet, pas de signature, pas de formules de politesse, no mention de la classe) je détruis le mail et leur envoie une photo de raton laveur en réponse.
Et sinon, le festival étrange Grande fait une expo Harry Potter
devant la bronca, iels ont pondu un communiqué (de merde).
J'ai été DA (scoop) je sais reconnaître un communiqué gaslight.
je vous colle l'anti brouillard :
« Bonjour à toutes et à tous »
Mesdames, messieurs, préparez vos mouchoirs, ça va enfumer sec.
« Depuis plusieurs jours, des interrogations ont émergé concernant la présence d'une exposition dédiée à l'univers de Harry Potter »
On pensait que personne ne broncherait, raté.
« Ces réactions reposent principalement sur deux points : le risque d'enrichir J.K. Rowling… et le fait de donner de la visibilité à son œuvre »
Oui, c’est exactement ça. Vous avez raison. Mais on va quand même vous expliquer pourquoi on s’en fout.
« Nous ne cautionnons en aucun cas les propos et actions de J.K. Rowling »
On est contre la transphobie… sauf quand il s’agit de l’exploiter pour vendre des billets.
« Nous considérons que l'univers de Harry Potter fait aujourd'hui partie du patrimoine culturel collectif »
Elle est toxique, mais elle rapporte. Donc on recycle l’argument UNESCO pour justifier le tiroir-caisse.
« C'est dans cet esprit que nous maintenons l'exposition »
Vous croyiez qu’on allait reculer ? Haha non, business first.
C’est trop gros pour qu’on s’en passe. Donc au diable l’éthique, vive le patrimoine.
« Programme très riche et diversifié »
Oh un papillon! .
« Cette 4e édition met à l’honneur Anne Rice »
On a collé une autrice queer-friendly comme paravent. Merci Anne, bouclier humain posthume.
« Nous ne sommes évidemment pas là pour enrichir ou promouvoir une milliardaire »
Ce qui tombe bien, c’est qu’on le fait quand même, mais en prétendant le contraire.
En pratique, c’est exactement ce que fait une expo Harry Potter. Chaque photo, chaque affiche, chaque badge renforce son empire culturel.
« Notre impact réel se situe ailleurs : mettre en lumière et soutenir les auteurs, autrices, maisons d’édition… »
Regardez nos jolies vitrines locales, et oubliez le gros panneau Harry Potter qui trône au milieu.
Plus le fameux « on fait tellement d’autres choses bien qu’on peut se permettre une tache ». Ou le greenwashing appliqué à la culture.
« Valeurs d’ouverture et de diversité »
Sauf pour les personnes trans, bien sûr, mais bon.
Bref :
Rowling est problématique, on le sait, mais son univers rapporte donc merci à ceux qui vont venir, EUX feront vivre l'imaginaire, les autres rabats joie on sait même pas qui vous êtes.
(à deux doigts du victime-blaming, de toutes façons les spectateurices transphobes et autres joyeuxes séparateurices en oeuvre//auteurice s'en chargeront dans les coms)
Cause we need things like that
(emprunté à Janet Morrissey de Baltimore)

Ce n’est pas une « grillade géante », c’est un concours de quéquettes en plein air, maquillé en fête de village, pour intimider une femme chez elle.
On se donne rendez-vous « face à la future résidence secondaire de Sandrine Rousseau » comme on laisserait une carte postale mafieuse : « on sait où tu crèches ». On aligne les symboles éculés de la virilité de comptoir — viande dégoulinante, blagues sur le tofu, bière tiède — et on se persuade d’accomplir un acte politique.
C’est l’habituel renversement victimaire des dominants : montrer sa domination en se prétendant persécuté. Les carnivores ne sont pas plus discriminés dans ce pays que les hommes blancs violeurs, mais le seul fait de nommer cette position dominante les fragilise — alors ils surjouent la provocation sans voir que les seules merguez qui sont mises à griller sont lesdites quéquettes, toutes molles d’avoir été contestées.
C’est du harcèlement, et ça devrait être puni .
Tout comme on a su mettre une femme en garde à vue pour avoir simplement apostrophé Bayrou. Visiblement, dans cette République, crier (très poliment finalement) « haro » sur un notable masculin mérite la prison, mais venir intimider une élue femme chez elle, c’est juste « la bonne humeur du terroir contre les bobos pisse-vinaigre».

ce mème je l'ai toujours trouvé un brin cruel, mais là...

Your Body, my choice

Les mecs de droite qui couinent que les gens de gauche ont une vision idéologique du monde me font penser à un de mes ex qui me reprochait de "toujours vouloir avoir raison "
Ben oui.
Pas toi ?
TW : VSS
1 ° partie
J’ai 8 ans.
À la sortie de l’école, un vieux monsieur qui est voisin ouvre sa braguette devant nous les petites filles à chaque sortie. C’est connu. Personne ne fait rien. On nous dit de passer en fermant les yeux.
Je proteste qu’on risque de casser la figure dans les ornières (nombreuses à cet endroit ).
On me dit que j’ai mauvais caractère et que ce sera de ma faute si je vois quelque chose d’inapproprié.
Le vieux est un ancien ingé à la retraite.
(pas un salopard basané dans un coin sombre donc)
J’ai 10 ans.
Les garçons jouent dans la cour à choisir l’une d’entre nous, la coincer, et lui frotter très fort le pubis en demandant si elle aime ça.
(Scoop : non)
Les filles se plaignent, les instits disent que certaines font exprès de ne pas courir assez vite.
Tous les garçons jouent à ce jeu, sauf « S » mais tout le monde « sait que S est pédé » donc il prend comme les filles.
TOUS LES GARÇONS.
J’ai 11 ans.
Le fils d’une amie de ma GM, (le célèbre frère décédé d’un célèbre député européen franco-allemand) me met mal à l’aise, je ne sais pas pourquoi. Un jour où je fais une crise de colère pour une raison à lac , il dit à ma mère un truc que je ne comprends pas sur le moment. Au lieu de m’engueuler, je sais que je le mérite à ce moment-là, ma mère se retourne contre lui, l’injurie et elle me sort de la pièce presque en me traînant. Sortie, elle me fait jurer de m’enfuir si je me retrouve seule un jour avec le gars dans une pièce et même dehors.
Ça devient un mot entre nous :
Quand elle pense que je dois me méfier d’un homme, elle me dit « lui, tu fais une « G. » ».
C’est très fréquent de devoir faire une « G ».
J’ai 12 ans,
Mon petit copain veut m’embrasser, je suis d’accord, il me donne rendez-vous dans un bosquet pas loin de l’école. Quand j’arrive, il y a trois autres garçons avec lui « qui veulent des baisers aussi ». Je parviens à m’enfuir.
J’ai 15 ans.
Au lycée, H. me met régulièrement la main au cul dans l’escalier. Un jour je me retourne et lui balance une gifle, je suis collée. Lui, il n’a rien.
J’ai 17 ans.
Nous sommes en vacances en Espagne. Je suis totalement sous le charme du copain peintre espagnol de mes parents. Cela étant, je n’imagine rien du tout, il est beaucoup trop vieux, je l’admire c’est tout. Ma mère me fait une crise de jalousie sur l’air de « tu n’avais qu’à pas l’allumer », la fois où pendant une sortie en groupe le soir, il s’arrange pour m’embrasser dans le cou.
Je suis choquée deux fois, par lui et par elle.
J’ai 18 ans.
Je suis animatrice en colo. L’animateur dont j’ai empêché qu’il vienne s’allonger en slip dans le dortoir des filles tous les soirs prend sa revanche le dernier soir. Avec un groupe de garçons, ils me sautent dessus et me déshabillent avant de me couvrir de dentifrice, de glaçons et de petits pois congelés.
Je suis « sauvée » par un autre animateur qui intervient avant que ça dégénère encore plus. Il s’occupe de moi, je suis tellement choquée et glacée que je ne tiens plus debout, il m’amène prendre une douche et me couche.
Il dormira au pied de mon lit toute la nuit pour que je n’ai pas peur.
(Et c’est le fucking seul de la liste).
(P. dans ma tombe, j’emporterai la reconnaissance qui me noue la gorge chaque fois que je pense à ce soir-là, je ne t’ai jamais revu.)
J’ai 20 ans, le patron de la boutique de bijoux qui m’a engagée pour Noël me raconte des horreurs gluantes sur sa femme. Il me dégoûte. Je ne comprends pas comment on peut mépriser la femme qui a porté vos enfants parce que dans l’affaire elle a pris 20 kilos, et que c’est « une rupture de contrat, non ? ». Comme je le regarde mollement, il se tait mais me met de service pour la nuit avant le réveillon (jusqu’à 21h, on est dans un grand centre commercial parisien). La vendeuse permanente me propose de prendre mon service. Comme je n’ai pas compris le bail et que j’ai besoin de fric, je refuse.
Elle m’injurie et me reproche de vouloir prendre sa place.
J’accepte parce que là je comprends
(je suis naïve, oui, j’ai 20 ans)
J’ai 21 ans.
Je suis ouvreuse à la comédie française. Un jeune acteur en vogue sort surex d’une répet qui s’est très bien passée, il se penche sur le bureau et m’ordonne de le féliciter. Je le fais interloquée, il m’embrasse de force. Je n’ai pas le temps de le repousser. Ses copains arrivent il me rejette en arrière violemment et part avec eux.
J’entends « Ah tu as des fans ! » avec un grand rire.
J’ai 40 ans, le vieux gars que je voyais comme un mentor en écriture me fait des propositions insistantes alors que je suis coincée avec lui en voiture. Devant mon refus, il dira partout que je suis une allumeuse et qu’il a refusé mes avances de pute.
(et il y en a deux ou trois autres de ce style dans le milieu)
Et je ne raconte que ce qui s’est « bien » fini.
"Une femme" a encore frappé.
Avoir l'or et un nom quand son mec a le bronze et chouine, ce serait trop quand même :
