TW : VSS 1 ° partie J’ai 8 ans. À la sortie de l’école, un vieux monsieur qui est voisin ouvre sa braguette devant nous les petites filles à chaque sortie. C’est connu. Personne ne fait rien. On nous dit de passer en fermant les yeux. Je proteste qu’on risque de casser la figure dans les ornières (nombreuses à cet endroit ). On me dit que j’ai mauvais caractère et que ce sera de ma faute si je vois quelque chose d’inapproprié. Le vieux est un ancien ingé à la retraite. (pas un salopard basané dans un coin sombre donc) J’ai 10 ans. Les garçons jouent dans la cour à choisir l’une d’entre nous, la coincer, et lui frotter très fort le pubis en demandant si elle aime ça. (Scoop : non) Les filles se plaignent, les instits disent que certaines font exprès de ne pas courir assez vite. Tous les garçons jouent à ce jeu, sauf « S » mais tout le monde « sait que S est pédé » donc il prend comme les filles. TOUS LES GARÇONS. J’ai 11 ans. Le fils d’une amie de ma GM, (le célèbre frère décédé d’un célèbre député européen franco-allemand) me met mal à l’aise, je ne sais pas pourquoi. Un jour où je fais une crise de colère pour une raison à lac , il dit à ma mère un truc que je ne comprends pas sur le moment. Au lieu de m’engueuler, je sais que je le mérite à ce moment-là, ma mère se retourne contre lui, l’injurie et elle me sort de la pièce presque en me traînant. Sortie, elle me fait jurer de m’enfuir si je me retrouve seule un jour avec le gars dans une pièce et même dehors. Ça devient un mot entre nous : Quand elle pense que je dois me méfier d’un homme, elle me dit « lui, tu fais une « G. » ». C’est très fréquent de devoir faire une « G ». J’ai 12 ans, Mon petit copain veut m’embrasser, je suis d’accord, il me donne rendez-vous dans un bosquet pas loin de l’école. Quand j’arrive, il y a trois autres garçons avec lui « qui veulent des baisers aussi ». Je parviens à m’enfuir. J’ai 15 ans. Au lycée, H. me met régulièrement la main au cul dans l’escalier. Un jour je me retourne et lui balance une gifle, je suis collée. Lui, il n’a rien. J’ai 17 ans. Nous sommes en vacances en Espagne. Je suis totalement sous le charme du copain peintre espagnol de mes parents. Cela étant, je n’imagine rien du tout, il est beaucoup trop vieux, je l’admire c’est tout. Ma mère me fait une crise de jalousie sur l’air de « tu n’avais qu’à pas l’allumer », la fois où pendant une sortie en groupe le soir, il s’arrange pour m’embrasser dans le cou. Je suis choquée deux fois, par lui et par elle. J’ai 18 ans. Je suis animatrice en colo. L’animateur dont j’ai empêché qu’il vienne s’allonger en slip dans le dortoir des filles tous les soirs prend sa revanche le dernier soir. Avec un groupe de garçons, ils me sautent dessus et me déshabillent avant de me couvrir de dentifrice, de glaçons et de petits pois congelés. Je suis « sauvée » par un autre animateur qui intervient avant que ça dégénère encore plus. Il s’occupe de moi, je suis tellement choquée et glacée que je ne tiens plus debout, il m’amène prendre une douche et me couche. Il dormira au pied de mon lit toute la nuit pour que je n’ai pas peur. (Et c’est le fucking seul de la liste). (P. dans ma tombe, j’emporterai la reconnaissance qui me noue la gorge chaque fois que je pense à ce soir-là, je ne t’ai jamais revu.) J’ai 20 ans, le patron de la boutique de bijoux qui m’a engagée pour Noël me raconte des horreurs gluantes sur sa femme. Il me dégoûte. Je ne comprends pas comment on peut mépriser la femme qui a porté vos enfants parce que dans l’affaire elle a pris 20 kilos, et que c’est « une rupture de contrat, non ? ». Comme je le regarde mollement, il se tait mais me met de service pour la nuit avant le réveillon (jusqu’à 21h, on est dans un grand centre commercial parisien). La vendeuse permanente me propose de prendre mon service. Comme je n’ai pas compris le bail et que j’ai besoin de fric, je refuse. Elle m’injurie et me reproche de vouloir prendre sa place. J’accepte parce que là je comprends (je suis naïve, oui, j’ai 20 ans) J’ai 21 ans. Je suis ouvreuse à la comédie française. Un jeune acteur en vogue sort surex d’une répet qui s’est très bien passée, il se penche sur le bureau et m’ordonne de le féliciter. Je le fais interloquée, il m’embrasse de force. Je n’ai pas le temps de le repousser. Ses copains arrivent il me rejette en arrière violemment et part avec eux. J’entends « Ah tu as des fans ! » avec un grand rire. J’ai 40 ans, le vieux gars que je voyais comme un mentor en écriture me fait des propositions insistantes alors que je suis coincée avec lui en voiture. Devant mon refus, il dira partout que je suis une allumeuse et qu’il a refusé mes avances de pute. (et il y en a deux ou trois autres de ce style dans le milieu) Et je ne raconte que ce qui s’est « bien » fini.